VERSION
Conte Type T402
Version 1001
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La Chatte blanche de Mme d'Aulnoy (ci-dessus vers. 1 ) est la plus ancienne des versions connues (1).
Elle a été éditée, pendant tout le xixe s. et dans plusieurs centres, pour le colportage. Comme telle, elle a influencé dans une assez large mesure la tradition orale : dans la plupart des dix-huit versions françaises dans lesquelles l'héroïne est en chatte blanche, cette influence est nette.
Dans onze versions françaises la fille est en grenouille, ce qui semble correspondre à l'aspect le plus fréquent du thème international. Dans deux versions (de Basse-Bretagne cf. 16, 17) la fille est en souris, dans d'autres versions (3, 18 cf. aussi a : Canada) c'est une fée, ou encore une petite fille condamnée à rester petite (n°' 32 et 33), dont le sortilège peut toutefois être levé (n° 37).
Le motif principal de la version nivernaise reproduite ci-dessus en version-type : les deux frères pour trouver une épouse tirant l'un dans un poulailler, l'autre dans un patouillas, est conforme au début du conte dans différents pays ; le lieu où se tient la fiancée est indiqué, pour chacun des trois frères, par le point d'arrivée d'un projectile (flèche, balle, boulet), le troisième tombant près de l'endroit où se tient l'animal enchanté (2).
Dans le récit de Mme d'Aulnoy, au thème de La Chatte blanche est soudé celui de Persilletté (cf. ci-dessus). Cette contamination entre les deux thèmes, ou cette soudure de l'un à l'autre, se rencontre aussi dans la tradition orale (cf. n°' 11 à 14, 19, 23, 26, 32, 33) ; c'est le plus souvent le châtiment infligé par la fée à sa filleule - changement en grenouille, tête d'âne... - qui forme le motif de jonction entre les deux contes.
Qu'on remarque aussi la fréquence, dans la dernière partie du conte, du motif du pittoresque attelage, qui semble donc bien être partie inté
(1) Toutefois, on peut relever dès 1662, une trace écrite probable de l'existence de ce conte dans l'Ovide bouffon, de L. Rucher (d. ci-après citation dans les commentaires du conte-type 700) ; au 3' vers cité, la soury désigne probablement la fiancée en souris, c'est-à-dire notre conte-typE402.
(2) On pourra se reporter aussi aux pp. 303 ss. de COSQUIN, C. indiens (« L'épouse-fée et l'épouse animale », Seconde branche).