Le conte merveilleux

Catalogue Delarue Teneze

Conte Type T511 Versions
00 - Conte-type 511 - UN-OEIL, DOUBLE-OEIL, TRIPLE-OEIL
Aa. Th. One-Eye, Two-Eyes, Three-Eyes.
— Grimm , n° 130, Einäuglein, Zweiäuglein und Dreiäuglein.

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900 - Description ATU (source)

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901 - Description - Aarne et Thompson - The Types of Folktales - 1973 - Original (source)

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902 - Description - Aarne et Thompson - The Types of Folktales - 1973 - Format texte (source)


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0 - Version du catalogue : LA PETITE ANNETTE - Version bourguignonne (source)
BEAUVOIS, Bourgogne, 239-247.

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1 - MERKELBACH-PINCK, Loth. Vm., 81-90. Der wundersame Hirsch (Le cerf merveilleux).
C'est la vers. de Montanus-Lefftz (cf. ci-après vers. 4), la vachette étant remplacée par un cerf et le jeune seigneur étant le duc de Lorraine.

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2 - COSQUIN, C. Lor., I, 246-247, n° 23. Le poirier d'or. (source)
I : A2, B1, C, C4.
II : A8 (un homme), A10, A11, A15, B, C, C3, C5, C4, C8, C12, D1, D2.
III : A, A2 (tous les os, qu'elle met en tas), B, B1, B4, B6, C, C1, D1, E, F. — Puis épis. de la jeune femme, calomniée par sa belle-mère d'avoir mis au monde des chiens, alors qu'elle a accouché de jumeaux ayant une étoile d'or au front (cf. T. 707). Le prince, qui est à la guerre, envoie l'ordre de pendre sa femme, — ce qui est exécuté

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3 - ID.. ib., I, 248-250. Les clochettes d'or. (source)
I : A1, B, C, C4.
II : A8 (la mère avant de mourir), A9, A11, A15, B, C, C3, C5, C7, C8, C9, C12, D1, D2.
III : A1, A2 (les os), les met sur le poirier qui se garnit de clochettes d'or qui carillonneront sans cesse et se tairont en signe de malheur, B6 (les clochettes), C, C1, D1, E, F. - Puis épis. de l'épouse substituée (T. 403), mais le roi, averti par les clochettes dont le carillon ne lui parvient plus, arrive à temps pour retirer sa femme de l'eau et punir les coupables.

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4 - LEFFTZ, Alsace, 47-55, n° 9. Das Erdkühlein (La vachette). (D'après : Martin Montanus, Das ander theyl der Gartengesellschaft, Cap. 5). (source)
I : A3, B, l'héroïne est perdue dans la forêt, les deux premières fois elle retrouve son chemin, mais à la troisième les oiseaux ont picoré les graines de chènevis.
II : A6 (vachette), recueille l'héroïne et lui fournit nourriture et habillement, à condition qu'elle promette de rester avec elle toute sa vie et de ne jamais la trahir. Mais, au bout d'un an, la soeur de l'héroïne vient la trouver, C12, D2.
III : A1, A2 (queue, une corne et un sabot), A3, B, B2, B5, B6, C, C1, C2, D1, E (et son père et son arbre), F.

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5 - Barbizier, 1950, 370, n° 21. La Belle et puis la pett. (source)
I : A3 (c'est l'héroïne qui est « la pett »), B1, C.
II : A, A8, A9, A11 (donné par la fée), A15, A17, B, C, C3, C12, D, D2.
III : A3 (boyaux), B3, B6.

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6 - BEAUVOIS, Bourgogne, 239-247. La petite Annette
Est la version type reproduite ci-dessus. Reproduite aussi dans CHERVET, Taste-vin, 237-240, n° 78.

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7 - MS MILLIEN-DELARUE, Niv. = TENEZE-HULLEN, France-Alle-magne, 52-56, n° 10. Le poirier merveilleux. (source)
I : A, A4, B.
II : Sa marâtre l'envoie à trois reprises chercher « ce qu'elle a perdu », mais sans lui dire ce que c'est ; A1 donne à l'héroïne une branche de poirier, une plume de rossignol, une tête de mouton.
III : La marâtre, furieuse, jette tout sur le fumier ; B, B1, B5, B6, la plume est devenue un rossignol qui chante, et la tête un petit agneau qui suit partout l'héroïne ; C, C1, D, D1, E, F. (Puis T. 403, forme B, cf. ci-dessus vers. 17 de ce type).

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8 - ID., ib. Le mouton berliau. (source)
I : A1, B, C, C4.
II : A1, A8, A11, A15, A17, B, C, C3, C5, C6, C8, C9, C12, D2.
III : A, A2 (corne), A3, B (portant toutes espèces de fruits), B6.
[T. 510 A : II : B1, B3, B4, B7 (trier sel du sable et préparer la soupe), C1, C4, D2 (citrouille, pomme, calon), D4, D5, D3, D10. - III : A1, A4, B, C, C1, C2, D, D1, D2, D4, D6, D8. IV : A, A2, B, B1, D, D1, D3, D4, C2, C3, C4.]
III : suite... E, E1 (le prince, sur la demande de l'héroïne, l'emmène), F. (Puis T. 403 (forme_B), cf. ci-dessus vers. 18 de ce type).

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9 - ID., ib., Cendrillon (1887, Glux ; vers. Jeanne Martin). (source)
I : A1, A4, A5, B, C, C2, C4, C5.
II : A, conseille à l'héroïne de planter sa quenouille en terre, B1.
[T. 480 : II : C12, C17. - III : A, A5, A6, B, B5 ],
II : suite = A8, A10, A11, A15, A17, B.
[T. 480 : III : C, C4, D, D5 ],
II : suite = C, C1, C3, C12, D, D1, D2.
III : A, A2 (queue), A3, B, B1, B6, C1, D1.
[Puis T. 510 A : II : B, B3, B4, B5 (pois), C1, C2, D, D9. - III : A1, A3, B, C, D1, D3, D4. - IV : A, B, B1, B3, D, D1 (oiseau), D2, D3, C2, C3, E, F.].

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90 - --- bis ID., ib., Cendrillon (1887, Arleuf; vers. Lazarette Bureau). (source)
Avec chanson solfiée

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91 - MS MILLIEN-DELARUE, Niv., La tête d'âne qui parle (source)
Version non classée dans le catalogue T511 et T533

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10 - Ms A. de FELICE, Ht-Berry. Les entants maltraités par leur tante = Ms ATP 58.22, 43-45. Le poirier merveilleux et la vache garelle (1).
I : Deux enfants héros ; B (tous les deux), C1, C4.
II : A1, A8, A12, A15, A17, B.
III : La Sainte Vierge leur donne aussi un noyau à planter, B, B1, B6.
II : D (marâtre ne reçoit que de la bouse).

(1) Cf. ci-dessus note p. 202. = Cf. gare, et son diminutif gariche, adj. des deux genres : de couleur bard lée, bigarrée, [soit, ici, tachetée]. ( JAUBERT, Glossaire du Centre de la France, Paris, 1864).

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11 - LUZEL, C. B.-Bret., III, 134-166 Le chat noir. (source)
I : A1, A4, A5, B, C1, C4.
II : C2, D2.
III : A4 (deux petits souliers d'or), C, et demande l'héroïne en mariage.
[Puis T. 510 A : IV : D, B3 (les souliers d'or), D1]. (Puis T. 708, cf. ci-après vers. 3 de ce type)

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12 - ID., Lég. chré., II, 264-273. Le petit agneau blanc. (source)
I : A1, A4, A5, B, C. Un seigneur vient lui faire la cour, mais elle le refuse.
II : C2, A11, D2.
III : A (Sainte Vierge), A2 (tête et 4 pieds), A3, B (4 arbres), B1 (deux), B2 (deux), B6, et une fontaine de vin. Le père et la marâtre s'enivrent ; C, s'enivre aussi, E (les 4 et la fontaine), F.

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13 - CADIC, Bref. III, 65-72. Le cadeau des Korrigans = ID., C. B.- Bret., 37-46, n° 3. Mélèn et Petit-Colin. (source)
I : A1, A4, A5, B, C, C2, C4, C5.
II : A, A8, A9, A12, A17, B1 (la vache mange 'l'étoupe et la rend en pelotes), A, A8, A10, A11, A15, B, C, C3, C5, C6, mais se réveille, C12, D2.
III : A, A2 (une touffe de laine), A3, B, B1, B6. (Puis T. 503, cf. ci-dessus, vers. 28 de ce type).
[Puis T. 510 A : II : B, B2, B8, D, C4, D9, D10. - III : A, A2, D2, D5, D8. - IV : A, B1, B3, D1, D3 (au grenier), C2, E].

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14 - SÉBILLOT, C. Hte-Bret., I, 15-22, n° 3. Le taureau bleu. (source)
I : B, C, C4.
II : A4, A13, A7, A16, B, C, C11, C12, D3 (feuilles de cuivre - d'argent - d'or ; l'héroïne fait tomber une feuille d'or, et le taureau meurt après un combat avec des lions).
III : A3, elle pourra venir sur sa tombe et obtiendra ce qu'elle voudra.
[Eléments du T. 510 B : II : A5, A6, obtient de ses patrons I : D8, et est appelée Jacquette de bois].
[Puis T. 510 A : II : B1 (maître et serviteurs), B3, D (en allant sur sa tombe), D5 (en soie, en argent, en or), C1 (un lapin). - III : A1, A4, B, D, D3, D5. - IV : A, A1, B (à une fille rusée), B3,D2,C2,C4,E].

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15 - ID , ib., I, 331-332, n° 58. La petite brebiette blanche. (source)
I : A1, B, C1, C2, C3, C4.
II : A1, A8, A10, A14, B1, C1, C3, C5, C6, C8, C9, C12, D2.
III : A, A2 (4 pieds), A3, B7.

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16 - ID., ib., II, 167-172, n° 29. Le petit mouton Martinet (source)
I : A1, A4, B, C, C4, C5.
II : A2, A3, A4, A8, A10, A14, A16, B, C, C3, C8, C7, C12, D1, D2.
III : A, A2 (tête et 4 pieds), elle les apporte à sa marraine fée, B7, C, C3, D2, F (après une tentative de meurtre par la marâtre).

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17 - ID., ib., II : 226-235, n° 42. La chèvre blanche. La première partie du conte contient des éléments du T. 511. (source)
I : A1, A4, B, C4, C5.
II : A, A3, fournit à l'héroïne à manger, C, C3 mais qui ne dit rien, C11, fait ouvrir son tablier replié à la petite, mais n'y trouve que des fleurs (T. 717*). Suite différ. : l'héroïne est métamorphosée en une chèvre blanche, mais retrouve sa forme humaine à la fin du conte, grâce à son père et à sa mar

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18 - R.T.P., XXIV (1909), 143-145. L'agneau martin (SÉBILLOT, Hte-Brer.). (source)
I : A3, A4, A5, B1, C, C4, C5.
II : A (« une dame »), A8, A9, A11, A15, A17, B, C, C3, C5, C7, mais elle se réveille à temps, C12, D2.
III : A, A2 (peau), elle frappe la peau de sa baguette et obtient ainsi de la nourriture, mais la mère s'en aperçoit et vend la peau, A, A2 (cornes), mais le secret est encore découvert et les cornes vendues l'héroïne meurt.

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19 - ORAIN, Ille-et-Vil., 3-11. La fée du puits. (source)
I : A1, A4, B, C, C2, C3, C4.
II : Un jour son fuseau lui échappe et tombe dans un puits Unit. T. 480 A ?), A, A8, A10, A11, A15, A17, B, B1, C, C3, C5, C6, C8, C9, C12, D, D1, D2.
III : A, A2 (tête et 4 pieds), A3, B7, C, C3, D2, F.

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20 - Ms HAVARD, Ille-et-Vil., 209-214. La grosse berdondon. (source)
I : A1, A4, B, C, C4, C5.
II : A1, A8, A9, A11, A15, A17, B, C, C3, C5, C7, C8, C9, C12, D2.
III : L'héroïne va se louer comme servante dans une ferme, et, à dix-huit ans, épouse un seigneur très riche. Suit épis. de l'épouse substituée.

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21 - ID., ib., 363-369. Le conte de la petite anguillette. (source)
I : A1, A4, B, C, C4, C5.
II : A6 (anguille qu'elle a rejetée à l'eau, et qui lui apparaît maintenant sous forme d'une dame), A7, A15, A17. B, C. C3, C5, C8, C9, C12, D.

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22 - Ms. V : SMITH, Velay et Forez, II, 271-272. S.t.
I : A, B, C, C4.
II : A (une voix), A8, A10, A11, A15, B, C, C3, C12, D2.
III : A2 (« ventraille »), A3, B, B I, B6, C (j. garçon), C1, D1, E, E1, F. - Puis épis. de la j. femme persécutée par sa belle-mère pendant que son mari fait son service militaire ; finalement noyée ; son poirier va se planter de lui-même sur sa tombe et s'y dessèche

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23 - RAYNAL, Sumène, 104-109. Histoire de la vache vairée (Auv.).
I : A1, A4, A5, B, C, C4, C5.
II : A, A8, A9, A12, A15, A17, B, elle le raconte à sa demi-soeur, D2.
III : C, il aime l'héroïne et vient la demander en mariage.
[Puis T. 510 A : IV : D, D1, D3, D4, E].

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24 - LA CHAPELLE D'APCHIER, Montagnère I, 211-230. La bleuvette.
I : A2, A4, A5, A6, A7, B.
II : A, donne à l'héroïne A14, doit lui lécher le sabot, B, C, C3, C5, C4, C10, C12, D, D2.
III : A2 (pleure sur les cornes), B, B3, B6, C, C1, D1, E, F. La fourrure de la chèvre redevient vivante ; l'héroïne appelle auprès d'elle son père et ses Beurs ; la chèvre, avec sa langue, rend un oeil à celle qui n'en avait qu'un, et en enlève un à celle qui en avait trois.

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25 - DARDY, Albret, II, 270-275, n° 69. La mayrastro et la bécudo. La Marâtre et la Bécude. (source)
Très alt.
I : A1, A4, A6, B, C.
II : A, apporte tous les jours à manger à l'héroïne ; mais la Bécude C12.
III : L'héroïne est enfermée dans une cour ; la fée lui apporte B1, B5, B6. Le roi père de l'héroïne revient avec un prince ; E, E1, F. -
[Puis épis. de l'épouse substituée à rapprocher du T. 450 : IV : A (une cave), A1, par la marâtre, A3, A7, la fée assiste l'héroïne et son enfant avec le poirier merveilleux. - V : A son retour de la guerre, D (la cave), D1, E1].

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26 - Ms MAUGARD, C. Aude pyr. La chèvre.
I : A2, A6, A7, B1, C1 (chèvre), C4.
II : A1, A8, A17, B, C, C11, C5 (la mère), C3 (qui n'a qu'un oeil), C5, C4, C10, C12, D2.
III : La mère en terre le cadavre dans l'aire ; B, B2, B6 (et dont les fruits repoussent pour elle), C, C1, on cache l'héroïne sous une comporte d'où elle fait rouler des pommes vers le prince, E, F.

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27 - ORTOLI, Corse, 81-88, n° 13. Les trois pommes de Mariucella. (source)
I : Mère disparaît peu après la naissance de M. ; A1, A4, B, C, C2.
II : A4, A12, A5, A7, B1, C1, C11, C12, D2.
III : A1, A2 (tripes), A4 (3 pommes), elle mange la première, jette la seconde sur le toit : il en sort un coq, A3 (la V), M. est vue par le prince qui tombe amoureux d'elle en l'entendant chanter si tristement : B, B2, B6.
[Puis T. 510 A : IV : Quand les ambassadeurs du prince viennent chercher M., D, D2 (le coq sorti de la 2' pomme), D3, D4, E.].

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28 - POURRAT, Trésor des c., XIII, 55-62. Le c. de la vache-vairette. (source)
I : A1, A4, A5, B, C, C4, C5.
II : Un jour le fils du roi est attiré par sa chanson ; mais la marâtre lui fait garder les vaches à un autre endroit ; A, A8, A9, A12, A15, B, C, C2, C3, C12, D2.
III : Le prince a demandé au père la main de l'héroïne.
[Fin du T. 510 A : IV : D, D1, D3, D4 (cousue dans la peau de la vache pour être noyée), E. La marâtre et sa fille, en voulant casser la baguette de sureau de l'héroïne, sont changées en araignées.]

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1001 - --- a) Thèse ROY, Gaspésie. Le conte de Terrible. Cf. ID., Litt. or. Gaspésie, 223-224. Eléments du T. 511 mélangés à d'autres types.

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1002 - --- b) Ms ARCH. F.L. Québec. - 1 vers.



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2000 - COMMENTAIRES COMMUNS AUX TYPES 510 A, 510 B ET 511

Comme Paul Delarue l'écrivait dans les Commentaires à une ver sion nivernaise (1) : « Le conte-type de Cendrillon appartient à un cycle de contes qui se sont à tel point mélangés et enchevêtrés, pour des raisons diverses (parenté ou ressemblance de certains épisodes, analogies des sujets, contaminations) qu'il est impossible d'étudier l'un de ces contes isolément. »

C'est ce qui nous est apparu aussi dans l'analyse de l'ensemble des versions françaises, et c'est la raison pour laquelle nous groupons ici en un seul commentaire les remarques concernant les trois contes-types 510 A510 B et 511. Nous avons cependant établi des décompositions en été-' ments particulières essayant de rendre à chacun d'eux ce qui semblait lui revenir en propre. Le motif des robes merveilleuses faisant partie inté. grante autant du T. 510 A que du T. 510 B a été rendu par les mêmes indicatifs D2 à D10, toutefois à l'intérieur de l'épis. II dans Cendrillon, alors qu'il fait partie de l'épis. I dans Peau d'Ane.

Dans le cas de versions, relativement fréquentes parmi celles du T. 511, se terminant par un épis. d'un autre conte-type (510 A) du cycle, il est évident que c'est en fonction du thème essentiel (dans le cas du T. 511 caractérisé par les motifs de l'animal nourricier et de l'arbre merveilleux beaucoup plus que par ceux qui lui dorment son titre) que nous les avons classées, et non en fonction de leur épisode final.

Dans le cas de versions bien caractéristiques d'un type, mais ayant intégré quelques motifs d'un des deux types voisins, nous avons donné l'indication de ces motifs empruntés entre crochets carrés, et le classement des versions n'a évidemment pas posé de problèmes.

Il est toutefois d'autres versions qui mélangent de façon presque inextricable des motifs conçus comme caractéristiques d'un type avec d'autres relevant de l'un, voire des deux autres types. Nous avons fait appel dans ces cas à deux, voire aux trois décompositions en éléments, et avons opté, pour certaines finalement non sans arbitraire, pour leur rattachement à l'un ou l'autre des trois contes types en présence. Cette imbrication se fait surtout entre les types 510 A et 510 B, le motif des trois rencontres au bal constituant le motif de jonction par excellence qui amène le passage de l'un à l'autre thème

Les deux chercheurs qui se sont attachés à l'étude comparative et monographique de ce cycle si complexe (cf. ci-dessous) ont estimé qu'en plus des trois contes-types retenus ici, et du T. 511 A (cf. ici même p. 281: 1 seule vers. en France), le T. 923 : Aimé comme le sel entrait aussi dans la composition du cycle de Cendrillon. Seule une version du T. 510 B (vers. 9) fait toutefois appel en France à ce type (cf. aussi la vers. littérarisée de POURRAT : vers. 38).

Par contre l'association, en début du conte, avec le T. 480 et, en fin du conte, avec un épisode de l'épouse — ou de la jeune accouchée — substituée, persécutée, ou calomniée, est assez fréquente parmi nos ver. ps françaises.

Le premier essai monographique de ce cycle de contes est dû à Marian Roalfe COX : Cinderella, London, 1893 ; le second à Anna Birgitta ROOTH : The Cinderella Cycle, Lund, 1951. Cette seconde étude, qui s'appuie sur une somme de matériaux bien plus considérables, essaie, au-delà de la présentation des types et sous-types et de l'analyse de leurs motifs constituants, de jeter quelque lumière sur les pays de formation, les cheminements et les liens génétiques des différents types de ce cycle.

Le conte-type de Cendrillon (510 A), très populaire en Europe, apparaît aussi dans les autres continents (Inde, Philippines, Indonésie, différents points d'Afrique et des deux Amériques). Le conte-type de Peau d'Ane est répandu de la péninsule scandinave jusqu'à l'Inde. Moins populaire, le T. 511 se rencontre cependant dans toute l'Europe, en Inde, Indonésie, Afrique du Nord et Madagascar (2).

L'étude des rapports des versions littéraires de Perrault avec la tradition, écrite et orale, antérieure, comme aussi de l'influence de Perrault sur le courant oral traditionnel déborde le cadre de ce catalogue et requiert une étude spéciale.

Bornons-nous à rappeler, à la suite de Paul Delarue (3), que des documents écrits attestent que Cendrillon et Peau d'Ane se disaient sur notre sol bien avant que Perrault n'eût songé à les noter. Le conte de Cuir d'Asnette est déjà mentionné par Noël du Fail dans ses Propos rustiques (1547). La Nouvelle 122 des Contes ou Nouvelles récréations et joyeux devis (1588) de Bonaventure des Périers : D'une jeune fille surnommée Peau d'Ane, et comment elle fut mariée par le moyen que lui donnèrent les petits formiz (allusion à l'épreuve des graines à trier) mêle des éléments de Cendrillon et de Peau d'Ane. La Friquassée crotestyllonnée... éditée à Rouen en 1603, mais dont la préface est datée de 1557, contient aux vers 212-213 la formulette : La belle soulz la cuve / Et la laide sus la mulle, qui est ou rappelle celle-là même par laquelle l'oiseau ou le chien, dans l'épisode final de Cendrillon, dénonce la supercherie de la marâtre voulant substituer sa propre fille à l'héroïne.

Précisons, dans ce contexte des rapports de Perrault avec la tradition orale, que la Cendrillon des versions orales françaises et canadiennes se rend plus souvent à la messe qu'au bal ; que ses robes, ou celles de Peau d'Ane, peuvent se trouver, d'une façon plus merveilleuse que chez Perrault, dans trois fruits : noix, noisette, amande, donnés par la fée ; que le motif de l'héroïne feignant de s'épouiller en jetant du sel dans le feu, ainsi que le motif des trois pays aux noms bizarres correspondant aux trois coups reçus, sont des éléments caractéristiques de la tradition orale de Peau d'Ane. Il semble par contre que le motif de l'âne qui crotte de l'or soit particulier à la version de Perrault, et dû peut-être à une contamina_ tion (T. 563 ?).

Terminons par quelques remarques particulières. Deux de nos versions du T. 510 B (vers. 2 et 13) où l'héroïne s'échappe de la demeure de son père cachée dans un animal en or creux et arrive ainsi dans la chambre d'un prince qu'elle finit par épouser (cf. motifs I : D16, D17, E 7. — II : A10, A11. — III : E, E1) représentent un courant à part, auquel se rattache aussi la version de Straparole. — La version alsacienne du T. 510 B (vers. 3) provient, sans nul doute, d'un texte littéraire de Musâns (4). — La version alsacienne et la version lorraine du T. 511 (vers. 1 et 4) dérivent de la plus ancienne version écrite de ce conte, contenue dans la Gartengesellschaft de Martin Montanus, imprimée à Strasbourg entre 1559 et 1566. — Le motif des trois forêts dont les arbres portent des feuilles de cuivre, d'argent et d'or de notre vers. de Haute-Bretagne (vers. 14) du T. 511 rapproche celle-ci du T. 511 A (épis. III) (5). — Il n'est pas impossible que la vers. pyrénéenne (vers. 26) de ce même type soit influencée par la vers. de Grimm.


(1) MILLIEN-DELARUE, Niv. Morvan, p. 267.

(2) THOMPSON, The folktale, p. 126-129.

(3) MILLIEN-DELARUE, op. cit., p. 269 et MASSIGNON, C. de l'Ouest, 253-254, commentaires de Paul Delatue au conte 9 : La pouillouse. Cf. aussi BOLTE-POLIVIKA, II, 50 o. 1, liste des attestations écrites, dans la littérature française depuis 1610, de l'expression Conte de Peau d'Ane.

(4) Cf. BOLTE-POLIVKA, II, 46.

(5) Cf. aussi vers. scandinaves signalées par BOLTE-POLIVKA, III, 63.

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2002 - Citation de Stith Thompson - The folktale p 126-130 (source)





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5000 - Bibliographie des contes du même type dans la collection MERVEILLEUX chez Corti (source)

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5001 - Bibliographie de la collection DORSON Folktales of ... (source)
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